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messe de la respecter comme une soeur, et l’empire romain connut encore quelques années de grandeur. et de gloire sous les lois réunies de Marcien et de Pulchérie. Et lorsque Attila, se croyant encore au temps des eunuques et du gouvernement des cours, fit demander à l’empire d’Orient de lui payer le tribut accoutumé, l’impératrice répondit « Je « n’ai d’or que pour mes amis, et pour mes ennemis du fer, » Il fallut qu’une femme chrétienne, qu’une sainte[1] vînt s’asseoir sur le trône de Constantin pour le faire respecter d’Attila.

J’ai insisté sur ce travail du christianisme dans les mœurs du cinquième siècle, parce que là, comme toujours, il ne travaille pas seulement pour un temps, mais surtout pour les âges qui suivent. Il fallait, en effet, que la famille chrétienne fût fondée avant que les barbares vinssent la troubler de leurs désordres. Les barbares apportèrent un instinct qui aurait facilement péri s’il n’avait pas rencontré des leçons capables de les développer et de l’agrandir. Ce n’est, pas toujours qu’ils respectèrent les femmes. L’histoire raconte que les Thuringiens, ayant fait invasion dans la Gaule, au commencement du sixième siècle, et ayant enlevé trois cents jeunes filles, les attachèrent à terre

  1. EXTRAIT DES NOTES DE LA LEÇON.. Saint Léon lui rend ce glorieux témoignage qu’en prêtant son appui à la condamnation de Nestorius et d’Eutychès, elle a fait la paix religieuse du monde.