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seules grandeurs ici-bas, la vertu, la liberté, la science, et par les grandeurs d’en haut, celles que promettent la foi et l’espérance chrétiennes.

« En retrouvant là toutes les paroles recueillies de la bouche d’Ozanam, ses impatientes analyses de la décadence antique, ses pieux hommages d’admiration et de foi à la lumière nouvelle, sa ferveur studieuse qui passionne jusqu’à la grammaire, son ingénieuse tendresse qui rassemble et devine les premiers bégayements du moyen âge, on est saisi d’une amère tristesse ; on se redit avec douleur que tant de savoir et d’intelligence, tant de dons heureux n’ont pas achevé leur œuvre, que ce rare et brillant écrivain, qui grandissait en sagesse impartiale et en sentiment profond du vrai et du beau, n’a guère atteint que la moitié de la vie et a été moissonné dans le progrès de sa force et le rêve de tous les travaux si purs qu’embrassait son ambition d’étude, et que sa pensée croissante avec le travail promettait d’accomplir. Devant de tels regrets et un tel mécompte pour les lettres, c’est une trop faible consolation, mais une grande justice, d’offrir à M. Ozanam sur sa tombe, le nouveau prix fondé à l’honneur de la haute littérature. Jamais la condition qu’exprime ce mot ne sera mieux remplie. »