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devant une commission de cardinaux pour y être examinée sur la science des lois ; ensuite il prêtait entre les mains du pape serment de fidélité et de bonne justice ; après quoi le souverain pontife, lur remettant le livre de la loi, l’instituait en ces termes « Recevez la puissance de juger selon les « lois et les bonnes mœurs. » Les notaires subissaient le même examen, et le pontife les instituait en mettant dans leurs mains la plume et l’écritoire. [1]. La science du droit ne se séparait pas des lettres, qui commençaient l’éducation des esprits, qui faisaient l’ornement et le seul repos de ces laborieuses vies écoulées dans l’étude et la discussion des textes juridiques. Ainsi le légiste Burgondio,. honoré par ses contemporains comme « le maître des maîtres et la perle des docteurs, » avait traduit du grec les homélies de saint Jean Chrysostome et plusieurs traités de médecine[2]. Quand le démon des vers latins tourmentait les lettrés, et qu’un poète s’écriait

Desine : nunc etenim nullus tua carmina curât
Haec faciunt urbi, haec quoque rure viri[3]  ;
  1. Muratori ,Antiquit. T1, dissert. XII, 687, 688. « Quun presentatur domno Papae ille qui judex est examinandus, examinatur prius a cardinalibus, qualiter se in tegum doctrina intelligat, et si légitime natus fuerit et laudabiliter conversatus. Qui si idoneus repertus fuerit, homagium et fidelitatem secundum consuctudinem Romanorum domno Papœ humilitor exhibet. etc., de scriniario eodem modo fit, etc.. »
  2. Tiraboschi, Storia della Letteratura ital. , t VI, lib. 4, cap. 3.
  3. Panegyricus anonymus Berengarii. Pertz, Script IV, 191