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saint Grégoire le Grand, Charlemagne et Grégoire VII. Ces fondateurs de renseignement ecclésiastique l’avaient marqué de deux caractères de foi et de charité qu’il ne perdit jamais : il eut des jours inégaux, il fut obscurci et troublé mais il resta jusqu’à la fin religieux et gratuit.

Caractère

de

l’enseignement

ecclésiastique.

L’antiquité païenne avait aimé la science, mais elle ne la prodigua jamais : elle craignit de l’exposer aux profanations des hommes. Les écoles des philosophes étaient fermées au vulgaire, les rhéteurs et les grammairiens vendaient leurs leçons. C’est l’honneur de l’enseignement chrétien d’avoir aimé les hommes plus que la science, d’avoir ouvert à deux battants les portes de l’école pour y faire entrer, comme au festin de l’Évangile, les aveugles, les boiteux et les mendiants. L’Église avait fondé l’instruction primaire, elle l’avait voulue universelle et gratuite, en ordonnant que le prêtre de chaque paroisse apprit à lire aux petits enfants, sans distinction de naissance, sans autre récompense que les promesses de l’éternité. L’instruction supérieure fut assise sur les mêmes bases. Les chaires instituées auprès des siéges épiscopaux eurent leur dotation en fonds de terre, en bénéfices assignés par la libéralité des évêques et des grands. C’est ce que nous avons trouvé à Rome, à Modène, à Parme, et dans toute la Lombardie. La parole du maître ne coûtait rien aux disciples, et, selon l’édit de Lothaire, la pauvreté cessa d’excuser