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les lettres. » C’est pourquoi il ordonne que « dans tous les évêchés, dans toutes les paroisses et les autres lieux où besoin sera, on institue des professeurs, savants dans les arts libéraux. » Ce canon est de 826, et tout indique un dessein concerté entre le pape et l’empereur pour la restauration des études. Cependant Léon IV, en 855, renouvelle les plaintes et les dispositions d’Eugène II, en ajoutant « qu’il est rare de trouver dans les simples paroisses des maîtres capables de professer les lettres. » En effet, nous touchons à un âge de fer, où, en présence du saint-siége profané, de l’empire croulant, des villes brûlées par les Normands, les Sarrasins, les Hongrois, l’Italie put trembler pour sa foi et désespérer de ses lumières. C’est alors surtout, et dans les trois siècles écoulés de Charlemagne à Grégoire VII, qu’il faut connaître la destinée des écoles ecclésiastiques[1].

Les écoles ecclésiastiques du IX° au XI° siècle. Vérone.

Au nord, et parmi les cités que l’édit de Lothaire avait dotées d’un enseignement public, je trouve Vérone, où, au dixième siècle, l’évêque Rathier annonce qu’il admettra aux ordres les jeunes clercs qui auront étudié les lettres dans sa ville épisco-

  1. Mansi, Concil., XIV, 1008, Constit. Eugenii papae II : De quibusdam locis ad nos refertur non magistros neque curam inveniri pro studio litterarum. Idcirco in universis episcopiis subjectisque plebibus, et aliis locis, in quibus nécessitas occurrerit, omnino cura et diligentia adhibeatur, ut magistri et doctores constituantur, qui studia litterarum liberaliumque artium habentes, dogmata assidue doceant, quia in his maxime divina manifestantur atque declarantur mandata. »