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lète . À Vérone, ceux de Trente et de Mantoue. À Vicence, ceux de Padoue, de Trévise, de Feltre, de Cénéda, d’Asolo. C’est à l’école de Cividad del Friuli que les autres villes enverront leurs élèves[1]. » Toutefois il faut se tenir en garde contre l’exagération des termes de l’édit, quand il suppose la ruine générale de l’enseignement. C’est le langage ordinaire de cette époque, de célébrer comme le fondateur d’une église celui qui la restaure, comme l’auteur d’une institution celui qui la réforme.

Canons d’Eugène II et de Léon IV.

Il y a plus de vérité dans le canon du pape Eugène II, qui déclare seulement « qu’en plusieurs lieux on ne trouve ni maîtres, ni zèle pour

  1. Constitutio Lotharii, ap. Pertz, Monument. Germ. Leg., I, 249 « De doctrine vero, quae ob nimiam incuriam atque ignaviam quorundam praepositorum, cunctis in locis est funditus extincta, placuit, ut sicut a nobis constitutum est, ita ab omnibus observetur, videlicet ut ab his qui nostra dispositione ad docendos alios perloca denominata sunt constituti, maximum detur studium, qualiter sibi commissi scholastici proficiant.

    « … Primum in Papia conveniant ad Dungalum de Mediolano, de Brixia, de Laude, de Bergamo, de Novaria, de Vércellis, de Tertona, de Aquis, de Janua, de Aste, de Cuma. In Eporegia ipse episcopus hoc per se faciat. In Taurinis comeniant de Vintimilio, de Albingano, de Vadis, de Alba. In Cremona discant de Regio, de Placentia, de Parmu, de Mutina. In Florentia de Tuscia resipiscant. In Firmo de Spoletinis civitatibus conveniant. In Verona de Mantua, de Triento. In Vicentia de Patavis, de Tarvisio, de Feltris, de Ceneda, de Asylo. Reliquae civitates Forum Julii ad scholam conveniant »

    M. Giesebrecht veut que cette constitution ne touche en rien à l’enseignement littéraire, et il en donne cette unique raison, que je trouve faible et contestable, qu’à cette époque le mot doctrina ne désigne que l’enseignement ecclésiastique. Mais cette supposition ne s’accorde pas avec le génie des réformes carlovingiennes, qui n’ont pas d’autre pensée que de restaurer la théologie par les lettres.