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mont Cassin et à Bobbio. Sans doute la règle bénédictine ne traite pas expressément des écoles claustrales, mais elle permet, de recevoir et par conséquent d’élever les enfants consacrés au service de Dieu par le vœu de leurs pères. Elle fait de la lecture un devoir, une œuvre qui sanctifie le dimanche et-les jours de carême. Elle ne semble ouvrir l’asile du monastère qu’à la foi, à la piété, à la pénitence mais les lettres, qui cherchent la paix et le. recueillement, y pénètrent et n’en sortent plus. Parmi les premiers disciples de saint Benoît, plusieurs, Maurus, Placidus, Marcus, sont loués de leur application à la lecture et de leur savoir. Toutes les traditions du monachisme italien favorisaient le travail d’esprit. Saint Fulgerice de Cagliari faisait moins de cas du labeur des mains que de l’étude, et Cassiodore avait écrit pour les religieux de Vivaria son beau traité des Institutions divines et humaines. Pendant que le midi de l’Italie s’éclairait de ces clartés, un autre foyer s’allumait au nord. Le zèle de l’apostolat qui poussait les moines d’Irlande sur le continent avait conduit saint Colomban à Bobbio, au fond des plus âpres déserts de l’Apennin. Il y portait, avec les sévères observances des cénobites de son pays, leur passion des lettres, et ce besoin qui les dévorait de savoir et d’enseigner. L’esprit de ce grand réformateur lui survécut, et passa des Irlandais, ses compagnons, aux disciples italiens qui leur succ--