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l’école qui en était inséparable, devint le type à l’imitation duquel se constitua l’école du palais chez les Francs. Les rois civilisateurs s’appliquaient à réformer le chant ecclésiastique en même temps qu’à ranimer les études, et c’était à Rome qu’ils demandaiènt des leçons. Le pape Grégoire III envoyait en France des chantres romains ; Paul I° accueillait les moines français à l’école de Latran ; le même pontife adressait à Pépin le Bref un antiphonaire avec des traités grecs de grammaire et de géométrie. Charlemagne reçut du pape Adrien des maîtres de grammaire et de comput ; et si dans ce nombre plusieurs pouvaient être laïques, d’autres sortaient de la chapelle pontificale, comme les deux chantres Petrus et Romanus, que la chronique représente aussi profondément versés dans la musique sacrée que dans les arts libéraux[1].

Écoles de Milan, Lucques et Pavie.

Quand l’exemple de Rome subjuguait les barbares du Nord, comment n’eût-il pas ému l’Italie ?

    poni, de Bibliotheca Lateranensi. Le jour de Pâques, après vêpres, le pape venait se placer sous le portique de Saint-Venance, attenant à la basilique de Latran. Les échansons lui versaient le vin d’honneur ainsi qu’à son clergé, pendant que les chantres entonnaient une antienne grecque commençant par ces mots : Πάσχα ἱερὸν ἡμῖν σὴμερον ἀναδέδεικται et finissant par ceux-ci: τον Ῥώμης πάππαν , Χριστε, φύλαξον.

  1. Pour tout ce qui concerne la chapelle et l’école. des rois francs, qu’on me permette de renvoyer à mon livre de la Civilisation chrétienne chez les Francs. ainsi qu’à l’Histoire de S. Léger, par le R. P. Pitra. Cf..Epistola Pauli pape ad Pippinum regem, 13 et 30. Anastas. Adrian. Chronichon Engolismense, ad ann. 787 ; Eckhardus, de Casibus S. Galli : « Mittuntur secundum regis petitionem Petrus et Romanus, et cantuum et liberalium artium paginis eruditi. »