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logne et de Florence. Mais ce qui plaisait surtout dans ce poëte, c’étaient les vices de la décadence, la dangereuse facilité d’une amplification qui ne se lasse point de répéter la même pensée ; c’était la prodigalité des sentences, le luxe des antithèses, sans parler de la rime, dont il aime à couronner pour ainsi dire les deux hémistiches égaux de ses pentamètres.Ainsi l’imitation des anciens n’était pas sans péril. Le génie moderne gagnait à s’affranchir des règles d’une versification faite pour d’autres temps. La froide élégie de Dédale et d’Icare me semblé au-dessous de la complainte d’Œdipe en vers syllabiques rimés, que je trouve dans un manuscrit du douzième siècle[1]. Si l’on ne peut y montrer la main d’un Italien, ce petit poëme est du moins d’une époque où les mêmes enseignements règnent dans les écoles de l’Occident, et où chacune d’elles s’éclaire des lumières de toutes.


PLANCTUS EDIPI.

Diri patris infausta pignora,
Ante ortus damnati tempora,
Quia vestra sic jacent corpora,
Mea dolent introrsus pectora.

Fessus luctu, confectus senio
Gressu tremens labente venio

  1. Bibliothèque de l’ancienne abbaye de Saint Gall, no 865. Ce manuscrit in-8o sur parchemin, et d’une écriture qui remonte au douzième siècle, contient la Thébaïde de Stace. A la fin se trouve la complainte d’Œdipe ; les trois premiers vers sont accompagnés d’une notation musicale.