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deux maîtres laïques y paraissent dans des actes de 757 et de 798. Plusieurs séculiers figurent aussi parmi les dix-sept médecins mentionnés dans des diplômes du neuvième et du dixième siècle. Une charte de 825 est écrite sous la dictée du notaire Gauspert par le scribe Pierre, qui se déclare son disciple ; d’où l’on peut conclure que l’étude de la jurisprudence n’était pas abandonnée. Cinq autres documents, dont le plus ancien remonte à l’an 755, désignent des peintres et des maîtres orfèvres. On est moins étonné des traditions d’art qui se conservaient à Lucques, quand on considère ses belles églises,admirées comme des types excellents d’architecture romane, et comme autant de preuves de ce besoin du beau qui presse encore les peuples d’Italie, au moment même où on, ne les croit occupés que de leurs malheurs ou de leurs vengeances[1].

caractères de

l'enseignement

laïque

Aussi l’enseignement ne resta point, comme on l’a cru, connue dans le sanctuaire et dans le cloître, réservé à une caste qui aurait tenu la vérité cap -

  1. Charte des archives de la cathédrale de Lucques :
    757. Signummanus Tendualdi magistri, testis.
    Ann. 798. (Donation d’une terre.) « Caput uno tenet in via publica, et alio caput tene in terra Benedicti magistri. »
    Les maîtres nommés dans ces deux chartes n’ayant pas la qualité de clercs, on peut les tenir pour laïques. Je remarque dans la seconde les formes déjà italiennes de ce latin barbare uno, alio,tene.
    Ann. 825. Ex dictato supradicti Gausperti magister meus scripsi.
    Ann. 755. Anspertus pictor.
    Ann. 807. Ilpinghi homo magistro aurefice, etc