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Les études
dans
les villes
grecques.
Naples
et
Ravenne.

Si le patronage des papes et la politique bienfaisante de l’Église assuraient aux lettres un asile inviolable derrière les murs de Rome, elles trouvaient un autre abri dans les cités soumises à la domination byzantine. A Naples, les enfants des plus nobles familles étudiaient la grammaire et l’éloquence. Le duc Sergius, qui gouvernait cette ville au commencement du neuvième siècle, avait poussé l’étude des langues classiques à ce point, que, s’il ouvrait un livre grec, il le lisait couramment en latin. Il avait fait donner les mêmes soins à l’éducation de ses deux fils Grégoire et Athanase, l’un destiné aux armes, l’autre à l’épiscopat[1]. Ravenne, séjour des exarques, siège d’une administration dégénérée, mais qui ne pouvait se passer ni de luxe ni de lumières, conservait encore avec ses institutions municipales toutes les habitudes de la civilisation antique. Ses églises resplendissaient d’or et de mosaïques, ses tombeaux étaient couverts de sculptures ; des inscriptions en vers conservaient la mémoire de ses pontifes. Au sixième siècle, le poète Fortunat y avait étudié la grammaire, la rhétorique et le droit : c’étaient les trois degrés de l’enseigne-

  1. Vita S. Athanasii Neapolit.episc. : apud Muratori, Scrip II, ,pars 2, 1045 : « (Sergius ejus pater) litteris tam gratis quam latinis favorabiliter eruditus, ita ut si casu librum graecis exaratum clementis in manibus sumeret, latine hunc inoffense cursim legeret. Gregorius ejus filius militum magister, in graeca latinaque lingua peritissimus .