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des écoles dans le petit nombre de textes qui s’y rapportent ; et tout récemment M. Giesebrecht, en établissant la perpétuité des études laïques en Italie, cherche à prouver aussi l’impuissance de l’enseignement ecclésiastique[1]. C’est au milieu de ces obscurités qu’il faut pénétrer, en examinant d’abord ce qui resta des écoles romaines ; secondement, quelles institutions vinrent s’y ajouter par la sollicitude de l’Église ; enfin, quelle mesure d’instruction se trouvait répandue, non parmi le clergé seulement, mais jusqu’aux derniers rangs du peuple, quand le génie italien éclata dans les chants de Dante et dans les fresques de Giotto.


I.–DES ÉCOLES LAÏQUES.

Dangers

de l'esprit

humain

Quand les contemporains de l’invasion nous décrivent les ruines qu’elle fit, les terreurs qui l’accompagnèrent et les ténèbres où elle parut ensevelir le monde, il-n’y a rien à retrancher de leurs récits. Assurément des calamités qui troublèrent la grande âme de saint Grégoire le Grand, jusqu’à ce point qu’il interrompit le cours de ses prédications publiques, pouvaient décourager des intelligences

  1. Ep. Cleri Romani ad imperatores, epistola Agathonis papae ad ann. 680. Muratori, Antiquitat. Italic. t, III, p 807. Tiraboschi, Storia della letteratura italiana, t. V. lib.2 et 3; Giesebrecht; de Litterarum studiis apud Italos primis medii aevi saeculis. Berolini, 1845.