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postes de l’empire, de la province romaine restée attachée à l’empire, et sur les frontières du royaume que les empereurs avaient été —contraints d’accorder aux Visigoths. Mais les Visigoths, mécontents de leurs frontières, revenaient chaque jour se heurter contre les murailles de Clermont ; de là les efforts de Sidoine pour obtenir l’intervention impériale à l’effet d’arrêter les progrès de la conquête barbare et d’épargner à sa ville épiscopale les horreurs de l’invasion. Longtemps il avait espéré longtemps il avait excité l’intrépidité de ses concitoyens à défendre les murs de la ville, malgré toutes les horreurs de la famine et de ta contagion. Enfin, une députation impériale était venue trouver le roi des Visigoths et lui avait proposé une capitulation moyennant laquelle la ville de Clermont lui serait abandonnée ; à ce prix, le prince barbare devait respecter l’intégrité des autres parties de l’empire. Sidoine apprend tout à coup ce traité. Tandis qu’il défendait avec tant d’énergie les murs de sa ville épiscopale, les hommes dans lesquels il avait mis son espérance l’avaient trahi. Alors il écrit à l’un d’eux la lettre suivante ; vous ne retrouverez plus ici le bel esprit de tout à l’heure, mais vous y trouverez une âme, une chaleur, une verve qui trahissent le caractère de son peuple : « Telle est maintenant la condition de ce « malheureux coin de terre, qu’il a moins souffert « de la guerre que de la paix. Notre servitude est