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restèrent dans le monde pour aller mourir dans le cirque ou sur le bûcher à l’heure que Dieu leur marquerait. Aux temps des persécutions, tous ceux qui auraient pu devenir anachorètes devinrent martyrs : ce n’est qu’au moment où elles vont finir, quand la société romaine tombe en dissolution, et qu’il faut qu’une société, nouvelle se forme pour la remplacer, c’est alors que se disciplinent ces milices destinées à refaire la conquête de l’univers, après que Rome l’a perdu. Le premier qui paraît, c’est l’ermite Paul (en 251) ; un peu plus tard, c’est saint Antoine, qui leur donne des règles un peu après, c’est saint Pacôme, qui les rassemble en grandes communautés, et en forme un corps auquel il donne, en quelque sorte, une loi. Sous cette loi nouvelle, ils se répandent avec une grande rapidité dans tout l’Orient. Enfin vient saint Basile, auteur d’une règle devenue populaire et entourée de la vénération universelle dans les monastères d’Orient. Saint Basile, peu favorable à la vie solitaire, s’efforça de réduire les ascètes à la vie commune il préféra les cénobites aux anachorètes : « car, dit-il au solitaire, de qui laveras-tu les pieds, qui serviras-tu, comment seras-tu le dernier si tu es seul ? »

Il faut voir maintenant comment cette vie monastique, si florissante en Orient, passa en Occident. Je crois avoir trouvé l’époque précise de la propagation de la vie cénobitique. On la fait ordinaire-