y a, en quelque sorte, une cause littéraire ; enfin il y a une cause religieuse.
Rome ne professa jamais un grand respect pour les nationalités vaincues. Elle les violenta souvent ; mais, avec cette sagesse de la politique romaine, elle ne les violenta jamais plus qu’il ne le fallait pour les intérêts de sa domination. Elle laissa une ombré d’autonomie aux cités italiennes, aux grandes cités de l’Orient et de la Grèce ; elle souffrit qu’une sorte de lien se conservât entre les populations de la Gaule et de l’Espagne. Dans cette organisation de l’empire d’Occident qui résulte des décrets de Dioclétien et de Maximien, chacun de ces trois grands diocèses, l’Italie, la Gaule et l’Espagne, avait à-sa tête un vicaire chargé de le gouverner et de l’administrer. Ce vicaire était entouré ordinairement d’un conseil formé des notables habitants de la province. Il s’ensuivait que chaque province avait, pour ainsi dire, sa représentation défendant ses intérêts, exposant ses besoins ; et de cette diversité d’intérêts, de besoins, de ressources, résultait la richesse même de l’empire, chacune des provinces suppléant à ce qui manquait aux autres et devenant par là l’ornement de cette grande société romaine du temps des Césars. Il est si vrai que le monde romain tirait quelque beauté et quelque grandeur de la variété même qui se produisait au milieu de cette uniformité, que Claudien, ce poëte de décadence, dans une composition à la louange