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Le christianisme conserve cependant la maison antique, mais dans les monastères, où le temps se passe à l’église ou au travail, où il ne faut point que la cellule soit commode. — Cependant les villes modernes, au premier abord, semblent bien inférieures aux cités antiques : voyez Pompéi, une ville de troisième ordre, que de colonnades ! portiques, thermes, théâtres, cirque. — La ville païenne a ses temples petits, ses amphithéâtres immenses. La ville chrétienne se groupe au pied de la cathédrale, elle a l’hôpital et l’école. Les anciens sauront toujours mieux que nous l’art de jouir. Leurs villes bâties pour le plaisir ; il faut désespérer de les égaler jamais. — Les nôtres sont bâties pour le travail, la souffrance et la prière ; c’est notre grandeur.




Le lecteur reconnaîtra ici un ensemble d’idées déjà exposées à la fin de l’une des leçons sur le Progrès dans les siècles de décadence. Le morceau qu’on vient de lire renferme cependant quelques détails qui n’ont pas été reproduits ailleurs ; de plus, il est intéressant d’observer à quel point des notes, même soignées, gagnaient à être développées par Ozanam, et à recevoir de lui le dernier poli de la rédaction définitive.