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non-seulement des livres pesant d’argent, mais plusieurs talents[1] ?  »

LE MOYEN AGE.– L’Église ne se déclara point l’ennemie du commerce, elle s’en fit la protectrice. Les conciles proscrivirent la piraterie. Grégoire VII Pascal Il, Honorius II et Alexandre III se prononcèrent contre le droit de bris et de naufrage ; Innocent III contraint à restitution un seigneur de Montfort qui avait dépouillé des marchands italiens. Mais surtout elle ranime le génie commercial par les pèlerinages et les croisades. –-Pèlerinages aux temps barbares. –Hôpital des Amalfitains à Jérusalem. Les croisades. Pendant qu’elles entraînent par la route du Danube les populations de la France et de l’Allemagne, elles poussent sur les mers les vaisseaux de Pise, de Gênes et de Venise. –Gènes et Vénise succèdent au commerce des Grecs et des Romains avec l’Orient.[2]. Elles le font par les mêmes voies. Voie du Nord. Caffa et Tana sur la mer Noire, d’où les caravanes gagnaient Ispahan, Balk et Boukhara. Voie du Midi. –Alexandrie, où ils trouvaient les marchandises de l’Inde. Cependant le prosélytisme chrétien dépassera les limites où s’arrêtera la cupidité romaine. Les missions de Plan Carpin frayeront la route à Marco Polo ; et Christophe Colomb, voulant

  1. Mon.St Gall I II c. XXVII
  2. V.Bettinelli, Risorgimento d'Italia, t.IV, et Heeren, Essai sur l'influence des croisades.