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L’EMPIRE ROMAIN. A la fin du second siècle, avant que les barbares eussent porté le fer et le feu sur les frontières, le rhéteur Aristide, célébrant la grandeur de Rome, s’écriait : « Romains, le monde entier, sous votre domination, semble célébrer un jour de fête. De temps en temps un bruit de bataille nous arrive des extrémités de la terre où vous répoussez le Goth, le Maure et l’Arabe. Mais bientôt ce bruit se dissipe comme un songe. Ce sont d’autres rivalités, d’autres combats, que vous excitez par tout l’univers. Combats de gloire., rivalités de ~magnificence entre les provinces et les villes. Par vous les gymnases, les aqueducs, les portiques, les temples, les écoles, se multiplient, le sol même se ravive et la terre n’est plus qu’un vaste ardin[1] Le sévère Tertullien tient le même langage « En vérité, le monde devient de jour en jour plus riche et plus cultivé ; les îles elles-mêmes n’ont plus de solitudes, les écueils plus de terreurs pour le nautonier :partout des habitations, partout des peuples, partout des lois, partout, la vie. »

  1. Aristide, Roma encomium,Orat. XIV