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les chapiteaux de nos piliers, la façade et les portails de nos cathédrales, vous verrez ce qu’elle saura faire.

Après la sculpture, et avec plus de faveur, venait la peinture ; et si quelques-uns se scandalisaient du grand nombre de figures, non-seulement sacrées, mais profanes, dont elle se plaisait à embellir les églises, elle était défendue par les plus grands esprits de ce temps. On ne conçoit en aucune manière comment on a pu dire que l’emploi des images était nouveau dans l’Église, quand tous les Pères des quatrième et cinquième siècles sont remplis de témoignages du culte des images et de l’emploi qu’on en faisait dans la décoration de toutes les basiliques, soit en Orient, soit en Occident, à l’exception d’un certain nombre de provinces, comme la Judée, où l’on craignait d’offenser les susceptibilités des Juifs. Mais, à part cela, tous les témoignages sont unanimes, et nous avons du cinquième siècle des lettres de l’anachorète saint Nil à Olympiodore, préfet du prétoire, pour le louer de l’intention où il était de décorer de peintures la basilique qu’il venait de fonder. Nous avons aussi des lettres en vers, une sorte de poème de saint Paulin, où il explique les ornements dont il a enrichi l’église de Nôle, et s’attache décrire les peintures qu’il a fait tracer sur les portiques[1] .

  1. Voir les notes à la fin de la leçon, II.