sont couverts de peintures souvent sans doute très grossières. Parmi les chrétiens des premiers siècles, parmi ces plébéiens, ces pauvres, que le christianisme avait, préférés à tous, il y avait peu de grands artistes. Les Appelles et les Parrhasius de ce temps restaient au service de Néron et décoraient pour lui la Maison Dorée. C’étaient des artistes de rebut, des misérables qui descendaient là cependant je ne sais quoi de plus qu’humain se trahit au milieu de toutes les faiblesses et de toute l’impuissance d’un art dégradé. En remontant surtout aux catacombes qui paraissent avoir été creusées dans les siècles les plus anciens, on reconnaît la tradition fidèle et très-bien observée des arts de l’antiquité. On trouve des peintures desquelles on peut dire, sans exagération, qu’elles ont quelque chose de la beauté antique et qu’elles ne témoignent pas encore de cette décadence de l’art romain qui ne se prononce d’une manière bien déclarée qu’au second siècle. Ainsi les peintures elles-mêmes rendent témoignage de l’antiquité des murs sur lesquels elles ont été tracées et des croyances qu’elles expriment. En effet, il était impossible que l’art chrétien naissant ne reproduisit pas, a beaucoup d’égards, les traditions de l’art dans l’antiquité. Les païens avaient aussi des sépultures peintes, souterraines même, comme les Scipions, qui avaient coutume d’ensevelir à la façon des chrétiens les morts de leur famille. Dans les tombeaux des Scipions, des Na-
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