de Dieu, et sa prière est faible. Mais s’il donne aux pauvres, le pauvre qui est riche aux yeux du Seigneur, et dont la prière est puissante, le pauvre prie pour lui, et Dieu l’exauce. Ainsi le riche s’appuyant sur le pauvre comme la vigne sur l’orme, ils deviennent tous deux féconds, l’un par l’aumône, l’autre par la prière[1]. »
Vous voyez que ce langage symbolique pénètre ainsi dans les mœurs chrétiennes ; je dis plus : il y devient nécessaire. Après la liberté dont le christianisme jouit jusqu’aux premières persécutions, les chefs de l’Église reconnurent la nécessité d’envelopper les mystères-dans la discipline du secret : ils n’étaient communiqués que peu à peu, et ne devaient pas être livrés et abandonnés immédiatement à la profanation des infidèles. Cette nécessité de tenir les mystères secrets, et cependant de se reconnaître entre chrétiens, devait donner lieu a des signes de ralliement qui ne pussent être intelligibles que pour ceux qui en avaient appris le sens, par conséquent à un système de symboles par lesquels les chrétiens pussent échanger leurs pensées sans les livrer à des esprits sacrilèges. Aussi le nombre des symboles s’augmente à l’infini, et, dès le troisième siècle, il est devenu tel, qu’un Père de l’Église grecque, Meliton de Sardes, écrit un livre intitulé la Clef destiné à donner déjà, à cette
- ↑ Hermas, Pastor, l. III : Similitudo secunda.