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Paul interprétera l’Écriture par voie d’allusions et d’allégories : deux montagnes lui représenteront les deux alliances et la mer Rouge, que traversèrent les Hébreux, sera pour lui le symbole du baptême. De même, dans l’Apocalypse, ce livre symbolique par excellence, toutes les figures se produiront avec un sens mystérieux, et, quand saint Jean représente la nouvelle Jérusalem resplendissante d’or et de pierreries, avec des murailles de pierres précieuses et des portes chargées de perles, ce n’est pas cet éclat matériel, cette flatterie des sens, qu’il offre, comme but suprême de leurs efforts, à des chrétiens, à ces hommes qui, tous les jours, mouraient, bravaient le martyre et renonçaient à tous les trésors. Évidemment non ; car, dans le langage de l’Orient, chaque pierre précieuse avait une valeur symbolique, admise, selon des règles, dans toutes les anciennes écoles, et représentant d’une manière mystique certaines vertus vagues de l’âme et certaines forces de l’intelligence humaine ou de la grâce divine.

Ainsi, lorsque les chrétiens durent se faire une langue, je ne m’étonne pas qu’à l’imitation de la Bible, ils se fissent une langue figurée, toute pleine de types et de symboles ; et quand les premiers Pères apostoliques, saint Clément ; saint Barnabé, interprètent les Écritures, l’allégorie surabonde dans leurs œuvres et dans leurs interprétations.

Vers le même temps, un écrivain chrétien,