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du monde et du ciel, et véritable fondateur de ces murs, vous qui plaçâtes Rome souveraine au sommet des choses, voulant que tout l’univers servît le peuple qui porte la toge et le fer, afin de dompter ainsi sous les mêmes lois les coutumes, le génie, les langues et les cultes des nations ennemies. Voici que le genre humain tout entier a passe sous la loi de Rémus : les mœurs contraires se rapprochent en une même parole, en une même pensée. Ô Christ ! accordez à vos Romains que leur cité soit chrétienne, elle par qui vous avez donné une même foi a toutes les cités de la terre. Que tous les membres de l’empire s’unissent dans un même symbole. Le monde a fléchi, que la ville maîtresse fléchisse à son tour ; que Romulus devienne fidèle, et que Numa croie en vous. »

Mansuescit orbis subditus,
Mansuescat et summum caput.
Fiat fidelis Romulus,
Et ipse jam credat Numa[1]

Mais les pensées élevées, les expressions fortes, appartiennent à tous les hommes éloquents. Selon moi, ce qui fait le caractère distinctif et inimitable des poëtes, c’est la grâce, et c’est pourquoi elle marque, d’un premier sceau, toutes les compositions de Prudence : elles finissent toujours par un retour plein de charme sur lui-même, par ces

  1. Peristeph., II ,412 et seq.