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intitulés l’un Cathemerinon, l’autre Peristephanon qu’il faut chercher ces hymnes, dont, douze sont consacrées à célébrer ou les différent.es heures du jour, ou les différentes solennités de l’année chrétienne, et quatorze à célébrer l’anniversaire de martyrs c’est là surtout qu’il montre avec quelle érudition, avec quelle persévérance il avait pénétré dans toutes les formes de la versification des anciens. Ainsi tous les mètres pratiqués par Horace se retrouveront dans ces hymnes, non avec la même pureté, mais avec la même variété, et souvent avec une régularité qui étonne pour un siècle de décadence : des passages entiers pourraient être cités comme des modèles d’une latinité supérieure à celle des poëtes latins de la fin du second siècle et même de la fin du premier. Les deux caractères de sa poésie sont la grâce et la force : la grâce paraît surtout lorsqu’il fait voir la terre prodiguant ses fleurs pour entourer et voiler le berceau du Sauveur ; ou bien quand il décrit les saints Innocents, ces fleurs du martyre que l’épée a moissonnées comme le tourbillon moissonne les roses naissantes, et qui, au ciel, sous l’autel même de Dieu, jouent, comme des enfants, avec leur palme et leur couronne. Et alors arrive une description du ciel qui, avec sa naïveté et son charme, nous fait assister d’avance aux plus admirables tableaux du pinceau de Fra Angelico da Fiesole, et je crois considérer déjà ces peintures