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toutes les nations de l’Occident, préparer enfin les voies au christianisme, dont la tâche devait être plus facile, tout l’univers étant soumis à la même loi. C’est là que son patriotisme éclate, et qu’au nom de la grandeur de Rome il triomphe du refus de Valentinien de relever l’autel de la Victoire, renversée à jamais pour être remplacée par une protection plus haute, et il conclut par cette requête, à jamais mémorable, où il demande à Honorius, au fils de Théodose, l’abolition des combats de gladiateurs. Il vient de peindre l’amphithéâtre retentissant des cris des combattants « Que Rome, la ville d’or, ne connaisse plus ce genre de crimes. C’est toi que j’en conjure, chef très auguste de l’empire d’Ausone, ordonne qu’un si odieux sacrifice disparaisse comme les autres. C’est le mérite que te voulut laisser la tendresse de ton père « Mon fils, a-t-il dit, je te fais ta part ; » et il t’abandonna l’honneur de ce dessein. Empare-toi donc, ô prince d’une gloire-réservée à ton siècle. Ton père défendit que la ville maitresse fût souillée du sang des taureaux ; toi, ne permets plus qu’on y offre en hétacombes les morts des hommes. Que nul ne meure plus pour que son supplice devienne une joie ! Que l’odieuse arène, contente de ses bêtes féroces, ne donne plus l’homicide en spectacle sanglant ! Et que Rome, vouée à Dieu, digne de son prince, puis santé par son courage, le soit aussi par son inno-