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ellez comment Symmaque avait adressé a Valentinien une requête pour le rétablissement de l’autel de la Victoire, et comment, après une réponse éloquente de saint Ambroise, il s’était vu refuser par l’empereur. Mais sa requête subsistait néanmoins, et passait de main en main, comme l’éloquente protestation du paganisme contre ceux qui renversaient ses derniers autels. C’est à cause de cette puissance qu’elle avait conservée sur les esprits, que Prudence croit devoir y répondre dans deux livres en vers.

Dans le premier, il s’attache d’abord à combattre par les arguments ordinaires le culte des faux dieux, puis à célébrer, avec des accents de triomphe, la défection de la noblesse èt du peuple de Rome, qui, peu à peu, abandonnaient ces divinités.mensongères pour passer au service du Christ. Il se plaît à compter toutes ces familles, ces descendants des Manlius et des Brutus, qui viennent se ranger un à un, autour du Labarum. Les idoles demeurent dans l’abandon mais ne craignez pas que le poëte demande de les renverser ; au contraire, il demande que, ces dieux ayant disparu, leurs statues soient sauvées et restent debout comme autant de monuments immortels, témoins du passe, et voici en quels termes il s’exprime, termes curieux pour nous montrer quelques-uns des usages du paganisme, et surtout celui-ci, dont l’archéologie n’e s’était jamais rendu parfaitement compte : on