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épouse chérie, et des enfants qu’elle me donnera[1]. »

Ce sont les vœux d’un chrétien, mais non d’un anachorète. Paulin eut. bientôt après un enfant qu’il perdit au bout de huit jours. Ce lien rompu brisa tous ceux qui retenaient Therasia et lui aux choses de la terre tous deux résolurent ensemble de vendre leurs biens pour en distribuer le prix aux pauvres et vivre ensuite de la vie monastique et, cependant, dans cette fraternité simple que les vieilles et respectable mœurs du christianisme ont autorisée, et qui faisait que tant d’hommes saints, après leur conversion, gardaient auprès d’eux une épouse, qui devenait leur sœur dans une même communauté de prières et d’aumônes. Aussi Therasia sera la compagne de la retraite de Paulin, et, lorsqu’ils écriront aux grands de l’Eglise, ils signeront ensemble, Paulinus et Therasia, peccatores. Ils se retirent donc, non pas en Espagne, mais au fond de l’Italie, à Nôle, en Campanie, auprès du tombeau de saint Félix, martyr, pour lequel Paulin avait conçu une dévotion singulière. C’est là qu’ils vécurent dans la pauvreté et la pénitence. Ce changement avait fait l’étonnement d’abord, puis la colère de l’aristocratie romaine. Par quel égarement, un homme de ce nom,de cette nais-

  1. S. Paulin, Poem IV, Precatio