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recueillement de l’âme, et s’il ne lui arrivait pas d’être trop attentive à la modulation harmonieuse qui venait charmer l’oreille. Par bonheur le scrupule d’Augustin ne subsistera ni dans son esprit, ni dans l’Église, et la cause de la musique religieuse sera gagnée. Saint Ambroise ne s’était pas borne introduire le chant lui-même avait composé les-hymnes qui devaient être chantées dans son église. On en a rassemblé un grand nombre sous son nom, qui sont plutôt l’oeuvre de ses disciples ou des temps postérieurs, mais qui ont été composées conformément a son esprit et aux règles qu’il avait données. On ne peut lui en attribuer avec fondement que douze, mais pleines d’élégance et de beauté, d’un caractère encore tout romain par leur gravité, avec je ne sais quoi de mâle au milieu des tendres effusions de la piété chrétienne ; l’esprit des temps primitifs y existe encore. Je citerai surtout celle qui commence ainsi :

Deus Creator omnium
Polique rector, vestiens
Diem decoro lumine,
Noctem soporis gratia.

Saint Ambroise lui-même nous apprend.qu’il en était l’auteur. La langue est encore antique, cependant la versification a déjà quelque chose de moderne c’est la petite strophe de quatre vers ïambiques de huit syllabes chacun, qui se prête