chant ecclésiastique s’établit dénnitivement en Italie. Saint Augustin a raconté ce fait de la manière suivante l’impératrice Justine persécutait saint Ambroise (386) : le peuple de Milan veillait, jour et nuit, autour de son évéque pour le dérober aux fureurs de l’impératrice, et lui, touché de leur fidélité, de ces longues nuits passées pour sa garde, et afin de sauver aux fidèles l’ennui de ces veilles interminables imagina à cette époque, d’introduire dans son église le chant des hymnes et des psaumes tel qu’il était en usage dans l’Orient. C’est de là qu’il s’est répandu peu à peu dans tout le reste de l’Eglise. Saint Augustin lui-même ne néglige pas de nous faire connaître l’impression profonde qu’exerçaient sur lui ces chants sacrés, et, parlant du jour de son baptême, il dit « Vos hymnes et vos cantiques, ô mon Dieu et le chant si doux de votre Église me remuaient, et me pénétraient, et ces voix ruisselaient à travers mes oreilles et elles faisaient couler la vérité dans mon cœur ; l’émotion pieuse y bouillonnait, les larmes débordaient enfin, et je me trouvais bien avec elles[1]. Cependant cet homme, qui sentait si profondément la musique, et peut-être parce qu’il la sentait trop profondément, éprouva des doutes, et se si le plaisir du chant ne nuisait pas au
- ↑ S. Augustin, Conf. I IX, c. V.