dans la glorieuse langue des Francs, les louanges du christianisme.
Cependant tant d’efforts soutenus si longtemps n’arriveront pas à faire l’épopée chrétienne telle qu’on aurait cru qu’elle allait se dessiner. Ainsi en voyant, dès le cinquième siècle, Juvencus et Sédulius s’attacher à chanter la naissance, la vie et les souffrances du Christ ; en voyant tout l’univers chrétien rempli de cette même pensée ; tous les arts, depuis la peinture jusqu’à l’architecture, occupés à la reproduire sous mille formes ; en voyant enfin l’humanité chrétienne tout entière s’ébranler, au cri des croisades, pour délivrer le tombeau du Christ, ne semble-t-il pas que tout l’effort de la poésie doit tendre à réaliser ce type rêvé, et à faire le récit glorieux et immortel de l’avénement du Christ et de sa mission ?.C’est cependant à quoi la poésie chrétienne ne réussira jamais. C’est qu’en effet la poésie sollicite sans doute l’intervention de la Divinité, mais elle ne veut pas de la Divinité seule, il faut pour elle que l’humanité surtout remplisse le théâtre. Elle s’attache de préférence à ce qui est humain, parce qu’elle y trouve ce qui est passionné, ce qui est mobile, ce qui est pathétique,.ce qui est plein de changements, et par conséquent plein d’émotions diverses et contraires. C’est pourquoi la poésie chrétienne trouvera précisément ses principales ressources dans les événements, dans le développe-