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dans un livre sur la Paque, donne une chronologie jusqu’à la première année d’Alexandre Sévère et, un cycle pascal pour la célébration de la fête de Pâques, calculé pour seize ans. La même pensée occupe Eusèbe, qui entreprend une histoire universelle [1], traduite et augmentée par saint Jérôme ; il s’applique à concilier les deux chronologies profane et sacrée, les plaçant, pour ainsi dire, côte à côte, et les faisant marcher de front. D’abord, pour y parvenir, il fallait trouver un point de départ immobile et commun : avec beaucoup d’habileté, Eusèbe choisit la quinzième année de l’empire de Tibère, qui est celle de l’origine du christianisme, et de là, remontant à l’ère des olympiades et à l’ère assyrienne, il compte deux mille quarante-quatre ans jusqu’à Ninus. Puis, à l’aide des livres saints, il compte également deux mille quarante-quatre ans depuis la quinzième année du règne de Tibère jusqu’à Abraham. Voilà donc un point de départ et un point d’arrivée, communs entre ces deux antiquités, une possibilité de rétablir l’accord entre ces deux passés qui semblaient éternellement ennemis. En effet, Eusèbe, ou plutôt saint Jérôme, qui traduit, corrige et complète son livre, s’attache à recueillir scrupuleusement toutes les listes des rois d’Assyrie, d’Egypte, de Lydie et des différentes villes de la Grèce celles

  1. Παντιδαπὴ ἱστορία