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qu’elle n’avait repoussé aucun mensonge… Quand les apôtres se partagent le monde, le bienheureux Pierre est destiné à la capitale de l’empire romain… Quelle nation n’avait pas alors ici quelques-uns des siens, quels peuples pouvaient ignorer ce que Rome enseignait ? C’était ici qu’il fallait fouler aux pieds les opinions des philosophes, ici qu’on devait confondre les vanités de la sagesse terrestre, humilier le culte des démons, détruire l’impiété des sacrifices ; c’était ici où la superstition semblait avoir pris soin de réunir tout ce que l’imposture avait conçu. Voilà donc cette ville où vous ne craignez pas de venir fixer votre demeure, bienheureux apôtre saint Pierre. Vous entrez dans cette forêt peuplée des bêtes rugissantes, vous vous avancez sur les profondeurs orageuses de cet océan, plus courageux qu’au jour où vous marchiez sur la mer ; et vous ne redoutez pas Rome maîtresse du genre humain, vous qui, dans la maison de Caïphe, aviez eu peur.de la servante du prêtre… Vous apportiez au Capitole le trophée de la croix et la gloire du martyre.