car alors même il était dans la Gaule occupé à réconcilier Aétius et Albinus, qui avaient tourné leurs armes l’un contre l’autre. Léon s’était encore signalé par son zèle pour la foi, combattant les hérétiques, favorisant les lettres chrétiennes, honorant de son amitié Prosper d’Aquitaine et Cassien. Lui-même était savant, lettré, et son éloquence l’avait fait appeler le Démosthène chrétien. Chargé de revêtir l’autorité antique des pontifes romains, il montra, dès les premiers jours, qu’il en connaissait toute la grandeur. En effet, nous avons le discours qu’il prononça pour remercier le peuple, et qu’il renouvelait ensuite d’année en année le jour de son élection il y~rend grâces au peuple, au clergé de l’avoir choisi, il se plaint avec modestie de la grandeur du fardeau, il met sa confiance en Dieu et dans l' amour de l’Église qui en portera une part, surtout dans l’apôtre Pierre, assis immobile et invisible derrière ses très-indignes héritiers. Il y développe une doctrine qui n’est autre que celle de saint Cyprien, et qui, sans être plus hardie que celle de saint Athanase, est seulement plus explicite. « Le Sauveur accorde à Pierre le partage de son autorité, et s’il voulut donner aux autres princes de l’Église quelque chose de commun avec lui, c’est par Pierre qu’il leur communique tout ce qu’il ne leur refuse point ; mais Pierre n’a pas quitté avec la vie le gouvernement de son Église. Minis-
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