Dieu veuille qu’il ne trouve personne[1]. » C’est ainsi qu’il communique à son peuple les affaires intérieures et jusqu’aux comptes de sa maison. Cependant cela ne l’empêche pas d’expliquer les parties les plus ardues des Écritures, d’initier ses auditeurs à tous les mystères de l’explication allégorique, de leur faire voir l’historique des personnages et des événements, le sens figuré sous le sens propre, et de réfuter les manichéens qui opposeraient l’Ancien Testament au Nouveau. Il faut aussi lutter contre l’arianisme ; et devant ce peuple grossier, il aborde toutes les difficultés, toutes les objections, il pénètre dans tous les nuages, s’efforce de les dissiper, et, par un art admirable, il parvient à faire passer dans ses discours, si simples et si rustiques, les plus grandes considérations, les vues les plus vastes répandues dans les écrits théologiqùes qu’il avait composés pour tout le peuple chrétien. Il réussit à faire comprendre à ses humbles auditeurs comment la Trinité a son image dans la triple unité de la mémoire, de l’intelligence et de la volonté. C’est là une idée longuement développée dans les écrits philosophiques de saint Augustin il la reprend devant ses pêcheurs, ses paysans, il fait de la psychologie avec eux, il entre dans tous les détails de la pensée humaine, il leur demande : « Avez-vous une mé-
- ↑ S. Augustin, de Vita clericorum suorum, serm. 355.