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mandait lui-même dans ses préceptes et qui doivent donner une forme nouvelle à la prédication je veux dire ce familier abandon et ce style simple, celui dont on se lasse le moins.

En effet, le discours de l’évêque d’Hippone est un entretien avec son peuple, qui l’interrompt souvent et auquel il répond : Souvent aussi l’évêque rend compte de ses affaires les plus intérieures et les plus domestiques par exemple, il y a deux sermons où saint Augustin décrit à ses auditeurs la vie qu’il mène en commun avec ses clercs, comment ils sont réunis pour imiter la communauté primitive de Jérusalem, aucun d’entre eux ne possédant rien en propre, et il vient de lui-même au-devant des objections. On se plaignait, à Hip’pone, que l’église était pauvre parce que son évêque ne voulait recevoir ni donations, ni legs, et que personne ne voulait plus donner. Augustin répond qu’en effet il refusé des héritages ou des legs de plusieurs pères qui avaient déshérité leurs fils pour enrichir l’Église : « Car de quel front, moi qui, si tous deux étaient vivants, devrais m’employer à leur réconciliation, recevrais-je cet héritage témoin d’une colère incapable de pardonner ; mais qu’un père qui a neuf enfants compte le Christ pour un dixième, j’accepterai alors. Quand un père déshéritera son fils pour enrichir l’Église, qu’il aille chercher un qu’Augustin pour recevoir le legs, ou plutôt,