que de cristal retrouvé dans les catacombes, qui offre un type souvent répèté : Moïse frappant le rocher d’où jaillissent les eaux salutaires de la doctrine qui doit désaltérer tout le peuple. Ce Moïse, au lieu du costume oriental, porte le vêtement traditionnel des papes, et il s’appelle Petrus ainsi est représenté Pierre, guide, comme Moïse, du peuple de Dieu, et faisant jaillir, sous sa verge épiscopale, les eaux auxquelles doit se désaltérer l’humanité croyante.
De cette sorte s’établit la constitution primitive de l’Église : l’autorité s’y est fondée par l’intervention de Dieu même ; c’est d’en haut qu’elle vient, elle est consacrée par l’institution divine, elle est visible, elle descend des apôtres aux évêques, des évêques à leurs ministres. Mais, en même temps, la liberté y a sa part. Le souverain pontife ne fait rien sans avoir consulté ses frères dans l’épiscopat, l’évêque ses frères dans le sacerdoce, et le prêtre n’est rien à l’autel sans l’Église entière, sans le peuple des fidèles qui l’entoure de ses prières et correspond avec lui.
Ainsi la part de Dieu et la part du peuple chrétien, l’autorité et la liberté, tous les éléments essentiels d’une société nouvelle, sont contenus dans cette hiérarchie, dans cette constitution de l’Église primitive à des temps si reculés, avant la fin du second siècle. Lorsque, placée encore sous la menace des persécutions, traquée, poursuivie sans cesse, elle