de ces deux temps qui se changent, se prennent l’un pour l’autre, le sentiment du présent s’efface. Souvent les prophètes se serviront du passé pour exprimer les choses futures, et Isaïe racontera la passion du Christ comme un événement accompli au contraire, Moïse rapportant l’alliance conclue entre le peuple d’Israël et son Dieu, place toutes ces choses dans l’avenir. Tel est le caractère de cette langue et telle a été sa destinée avec elle le temps s’efface ; il ne reste plus qu’une chose, un grand sentiment qui est le fond de la pensée orientale, et qui entre avec elle dans la langue latine pour la marquer d’un cachet dont toute la littérature du moyen âge se ressentira ce qui entre dans cette langue, à cette heure où nous nous en occupons, ce qui y pénètre et y demeure, c’est le sentiment de l’éternité.
J’arrive au second point. Une partie seulement de l’Ancien Testament était écrite en hébreu et avait été traduite mais une autre partie et tout le Nouveau Testament, les épîtres des apôtres contenant le résumé le plus profond de la théologie chrétienne, les livres des premiers Pères, tout cela était en grec, et avait dû être traduit de très-bonne heure en langue latine pour les besoins religieux ; mais tout aussi repassa sous la main de saint Jérôme, lorsque le pape Damase exigea de lui la révision complète des Écritures de la nouvelle alliance comme de l’ancienne. En conséquence, les richesses