au premier abord, semblait bien humble, mais qui, pomme tout ce qui est humble, recélait une des plus hardies et une des plus grandes pensées qui aient jamais été conçues ce fut la Vulgate, la traduction de la Bible. Un homme se rencontra, parfaitement versé dans les lettres latines, pénétré de toutes les connaissances et de presque toutes les passions de la société romaine ; après avoir, pendant quelques -temps, recueilli les lumières et contempté, quoique d’un peu loin, les plaisirs de cette société dégénérée, cet homme effrayé se réfugia au. désert, alla chercher asile à Bethléem, dans les solitudes que commençaient à peupler les premiers moines, et là Jérôme s’efforçait de repousser les souvenirs qu’il avait apportés de Rome et les images de ces voluptés dont la pensée le troublait jusqu’aux lieux de ses méditations et de ses jeûnes. Les livres-de Cicéron, de Platon ne sortaient pas de ses mains ; mais il y avait encore la trop de retentissement, trop d’échos de ce monde ancien qu’il voulait oublier. Pour se dompter lui-même et vaincre sa chair, dit-il, il entreprit d’étudier l’hébreu ; il se mit sous la. conduite et, pour ainsi dire, au service d’un moine juif converti, interprète avare, qui, la nuit, dans une carrière, de peur que les autres Juifs n’en fussent informés, lui enseignait les secrets de la langue sacrée. « Et moi, dit-il, tout nourri encore de la fleur de l’éloquence de Cicéron, de la douceur de Pline et de celle de Fronton,
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