Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 2.djvu/13

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pales ont besoin d’un centre commun. C’est pourquoi saint Cyprien, dans son livre de Unitate Ecclesiae, professe que l’unité de l’Église doit être visible, et que c’est pour cela que le Christ a fondé l’Église sur l’apôtre Pierre ; afin que cette unité, ainsi personnifiée, fût plus visible. Cette primauté de Pierre, cette unité qu’il représente, cette puissance de l’Église, saint Cyprien ne la borne pas au temps de la vie de l’apôtre, il la prolonge, il la maintient dans le siège de saint Pierre, et, dans une lettre au pape Corneille, il nomme le siège de saint Pierre l’Église principale d’où l’unité du sacerdoce est issue[1].

Tertullien tenait à peu près le même langage mais on pourrait dire qu’ils sont tous deux Africains, Occidentaux, qu’ils subissent l’influence indirecte de Rome et des idées latines. Il faut donc trouver, pour les contrôler, quelque témoignage qui émane d’une autre partie de l’Église, de l’Église d’Orient : ce témoignage se trouve dans saint Irénée, qui écrit avant eux vers la fin du second siècle, et qui nous représente la succession épiscopale remontant,. sans interruption, jusqu’aux apôtres. Pour abréger, et ne pas énumérer cette succession, dans chaque ville, il s’arrête à l’Église de Rome, avec laquelle, dit-il, à cause de sa primauté supérieure, doivent s’accorder toutes les églises, c’est-

  1. Et ad Petri cathedram atque ecclesiam principalem unde unitas sacerdotalis exorta est. (S. Cypr., Ep. 55, ad Cornelium.)