parce qu’elle a bu le sang du Sauveur. Et comment, tient-on pour bénis les lieux où Pierre et Paul, les chefs de l’armée chrétienne, ont donné leur vie. Nous vénérons partout les sépultures des martyrs, et, s’il se peut, nous touchons leurs cendres de nos lèvres. Et quelques-uns voudraient qu’on négligeât le tombeau du Sauveur.
Nous ne prétendons point dire que nous ne portions pas en nous-mêmes le royaume de Dieu, ni qu’il n’y ait des saints dans d’autres contrées. Mais ici, où nous sommes venues les dernières de tous, nous avons trouvé les premiers de l’univers. Tout ce qu’il y a de grand dans les Gaules accourt à Jérusalem. Le Breton, séparé du monde, tourne le dos au soleil couchant et veut visiter les lieux qu’il ne connaissait que par la renommée et par le témoignage des Écritures. Que dirai-je des Arméniens, des Perses, des Éthiopiens, du Pont et de la Cappadoce, terres fertiles en moines presque a l’égal de l’Egypte, et de tous les essaims qu’envoie l’Orient ? Les langues ne s’accordent point, mais la religion est une. Autant de, nations, presque autant de chœurs qui psalmodient. Au milieu de cette ferveur, rien d’arrogant ; personne ne se fait gloire de ses jeûnes, personne ne juge le prochain, de peur d’être jugé par le Seigneur.
0h! quand viendra.le temps où un courrier tout essoufflé nous apportera ce message, que notre Marcelle vient d’aborder au rivage de la Palestine ? Tous