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Sienne, qui partage la gloire des plus grands écrivains c’est enfin, au’seuil des temps modernes, cette grande sainte Thérèse, qui étonne encore le monde de son génie.

Cette influence se continuera plus tard, lorsqu’au milieu de toutes les lumières du dix-septième siècle les plus grands esprits brigueront les suffrages d’un certain nombre d’incomparables femmes Jacqueline Pascal, qui partagera les travaux de son frère et s’associera à sa gloire par ses efforts madame de Longueville, qui prêta des auspices si favorables au génie de Nicole ; madame de Sévigné, madame de la Fayette, madame de Maintenon, et toutes ces autres femmes illustres qui achevèrent l’éducation intellectuelle du peuple le plus poli de la terre.

Voilà pour la prose, pour la science mais pour la poésie, le respect des femmes ne sera-t-il pas le principe générateur, l’âme de toute la chevalerie ? Sans l’idée de sacrifice, toute cette poésie disparaissait il faut que le chevalier serve sa dame sans intérêt, et c’est à la même condition qu’il est permis au poëte chevaleresque de la chanter. C’est désormais ce culte destiné à épurer l’âme des adorateurs qui doit devenir l’inspiration dominante de toute la poésie des douzième et treizième siècles c’est lui qui suscite les premiers troubadours, les premiers Minnesinger, les premiers poëtes italiens, et qui fera le génie de Dante et de Pé-