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sailles qui germent sans cesse dans le champ de l’Écriture sainte. C’est à elles qu’il en appelle de ceux. qui pourraient douter de l’exactitude de sa version : « Vous êtes, leur dit-il, juges compétents des controverses des textes, ouvrez les originaux hébreux, comparez-les avec ma traduction pour savoir si j’ai hasardé un seul mot[1] . » Et comme. il est en butte à des accusations de toute espèce, comme on s’afflige de sa traduction ainsi que d’une nouveauté, et qu’il réduit au désespoir tous, ces prêtres possesseurs d’exemplaires magnifiques, d’admirables parchemins, ornés de lettres d’or, auxquels il vient dire qu’il en faut d’autres, ceux-ci, plutôt que d’admettre une vérité si affligeante, aimant mieux révoquer en doute l’exactitude de la nouvelle traduction, il ne trouve contre eux d’autre ressource, d’autre appui que les prières de Paula et d’Eustochie. Il les conjure de prendre sa défense contre la langue des médisants.

Ces grandes dames chrétiennes semblent jouer le rôle des femmes germaines elles aussi assistent aux combats, mais aux combats de l’esprit, elles en présagent la fin, en assurent l’heureuse issue, et pansent les blessures de la controverse. Ainsi se constituait une école chrétienne de femmes .illustres qui se perpétuera pendant plusieurs siècles, et qui sera le modèle sur lequel le dix-septième

  1. Voir la lettre XCII à Paula et à Eustochie.