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pas seulement des évêques. C’est là que se trouve un point controversé, parce que, l’évêque lui-même ayant revêtu le sacerdoce, souvent le nom de prêtre lui est communiqué ; mais on ne cite pas un seul texte dans lequel le simple prêtre ait, à son tour, le nom d’évêque ; et, sans s’arrêter à des controverses minutieuses, où il est facile de perdre le temps et la lumière, n’est-il pas évident que saint Paul, dans l’épître à Tite, et dans l’épître à Timothée, leur confère le droit de juger des prêtres qui seront moins qu’eux, puisqu’ils ressortissent à leur tribunal ? Ainsi, dès les premiers temps, une hiérarchie apparaît, déjà fortement constituée[1].

Je pourrais citer ensuite, dès la fin du premier siècle, et au commencement du second, les épîtres de saint Ignace d’Antioche ; mais elles sont si formelles, que les adversaires de l’opinion que je professe les ont écartées en les déclarant apocryphes, ne pouvant pas regarder comme, authentiques des termes qui les condamnent d’une manière si expresse. J’éloigne donc ces titres contestés pour m’en tenir à ceux qu’on ne conteste pas.

J’arrive à saint Irénée, à Tertullien, à saint Cyprien, les plus anciens écrivains qui aient touché à l’organisation ecclésiastique, et qui paraissent à la fin du deuxième siècle ; qui, tenant à la fois à l’Orient et à l’Occident, expriment l’opinion de

  1. Voir les notes la fin de la leçon.