mière était complète. Et quand il eut quitté Rome, Marcella devint l’âme de cette petite société dé femmes chrétiennes ; elle répondait à leurs difficultés avec ce tact et cette délicatesse qui n’appartiennent qu’aux femmes, leur disant toujours c’est la doctrine de Jérôme ou de quelque autre, mais ne parlant jamais en son nom.
Revenu dans la solitude de Bethléem, saint Jérôme continua à être poursuivi des questions de ces illustres matrones. Ce n’est pas tout, plusieurs d’entre elles allèrent le rejoindre, et chercher encore cette lumière dont elles ne savaient plus se passer. Elles le poursuivent dans son désert. C’est ainsi que Fabiola traversa les mers, pour voir les saints lieux sans doute, mais aussi pour relire avec saint Jérôme le livre des Nombres,et se faire expliquer des chapitres qu’elle n’avait jamais bien compris. Paula, devenue veuve, et sa fille Eustochie renoncèrent aussi à la gloire et à la fortune qui les entouraient, franchirent la Méditerranée, arrivèrent a Antioche, et ces femmes, qui autrefois pour aller dans Rome avaient besoin des bras de leurs eunuques, montées sur les ânes, traversèrent les âpres chemins du Liban pour se rendre à Jérusalem. Arrivées à Bethléem, elles y fondèrent un monastère d’hommes et trois monastères de femmes et dans les règles de ces monastères de femmes, aucune religieuse ne pouvait se dispenser d’étudier l’Écriture sainte. C’était une école de théologie et une école