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LETTRES DE FRÉDÉRIC OZANAM

XXI
A M.L.
Paris, 27 août 1845.

Mon cher ami, y

Si ma petite Marie savait écrire, elle vous écrirait assurément, pour vous remercier de l’avoir aidée à devenir chrétienne. Car si Dieu continue de lui prêter vie, comme,il a fait jusqu’ici, il y a lieu d’espérer qu’elle le servira longtemps sur la terre. Pour le dire en un mot, on a pensé que vous apprendriez avec plaisir que votre filleule se porte bien, et se conduit encore mieux : ayant fini par s’entendre à merveille avec sa bonne mère, qui la nourrit sans trop de fatigues. Je ne sais rien de plus doux sur la terre que de trouver en rentrant chez moi ma femme bien-ai.ée avec ma chère enfant dans ses bras. Je fais alors la troisième figure du groupe, et je demeurerais volontiers des heures entières dans l’admiration si, tôt ou tard, des cris ne venaient me rappeler que la pauvre nature humaine est bien fragile, que sur cette petite tête