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dences paternelles de l’an passé nous reviennent maintenant a la pensée, et nous soupirons déjà en songeant qu’il faudra peut-être marier un jour notre petite Marie.

Si vous trouviez le loisir de nous écrire, si brièvement que ce fût, vous feriez une œuvre excellente, et dont on vous serait bien reconnaissant. Dites-nous ce que vous pensez de la complication des affaires. religieuses. Du fond de votre retraite, vous devez mieux juger qu’on ne fait ici au milieu du bruit et du mouvement. Je vois beaucoup de divisions parmi nous, et je regrette que vous ne soyez pas ici pour y porter l’esprit d’union et de sagesse qui peut seul nous sauver.

Adieu, je termine plus tôt que je ne voulais une lettre commencée, interrompue, reprise dix fois au milieu des examens de baccalauréat qui me retiennent a la Sorbonne tout le jour. J’écris dix lignes pendant que M. Guigniaut et M. Garnier interrogent sur la philosophie, le grec et le latin, d'infortunés candidats qui n’en savent guère et je pose la plume pour les questions d’histoire, de littérature et de géographie, parcourant toute la terre et tous les temps, après quoi je reviens a vous.

Pardonnez-moi donc de ne point vous dire tout ce que j’ai dans le coeur ; vous savez assez quel tendre attachement vous a voué

Votre ami.


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