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qui se fait, autour d’eux. Ceux-ci gémissent, de l’ardeur trop bouillante du jeune et noble pair : ils croient à la possibilité d’une transaction, au pouvoir du temps et de la modération pour mener a fin les questions difficiles. Ces trois fractions sont d’accord sur tous les chefs principaux, sur le maintien du concordat, par conséquent du budget des cultes ; sur le droit et le devoir qu’ont les catholiques de revendiquer les libertés créées par deux révolutions ; sur la nécessité d’obtenir l’enseignement libre, et le maintien des congrégations religieuses. Mais ces trois fractions diffèrent par les armes qu’elles emploient, par les voies de résistance qu’elles proposent et pour mon compte je ne m’en afflige point. Je pense qu’on est plus fort quand on est plus nombreux, quand on combat en plusieurs régiments, et sur plusieurs points à la fois. Je ne voudrais pas qu’il y eût un parti catholique, parce qu’alors il n’y aurait plus une nation qui le fût, parce que nous réaliserions, pour ainsi dire, le vœu de Caligula, nous n’aurions qu’une tête afin qu’on pût l’abattre d’un seul coup. J’aime mieux que Dieu ait répandu ses dons avec diversité qu’il y ait des hommes hardis, quand même on devrait les trouver téméraires ; qu’il y en ait de prudents, dût-on les accuser de tiédeur ; que surtout nul ne puisse par ses fautes personnelles compromettre la cause commune de l’Église, et qu’enfin le ciel nous préserve seulement de deux