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LETTRES DE FRÉDÉRIC OZANAM

liques froids, hésitants, inactifs, quoiqu’il en faille tenir compte, puisque beaucoup d’entre eux ont encore assez de foi pour vouloir sauver leurs âmes. Je laisse de côté le petit nombre de gallicans sincères, des hommes de bien timides, ou des esprits indépendants qui aiment à fair bande à part. Mais parmi ceux qui combattent vous apercevez d’abord les enfants perdus de l'Univers, que tout le monde désavoue, soit pour cause de violence, soit pour défaut de talent ; et il est vrai que jamais le journal ne fut si pauvrement écrit que depuis trois mois. Derrière ces tirailleurs vous trouvez à l’avant garde l’éloquente phalange conduite par M. de Montalembert, grossie de l’accession de MM. Lenormant et de Cormenin. Ceux-ci ne sont assurément pas pusillanimes ; ils ont trop de talent pour ne pas rester dignes, sans cesser d’être forts. Ils montrent qu’on peut être véhément sans emportement, sans trivialité, sans injustice. Ils me semblent soutenus par ce petit groupe d’hommes capables, zélés, mais peut-être plus circonspects, où vous comptez M.Dupanloup, M. de Vatimesnil, MM. Beugnot, de Barthélémy, de Fontette ; je placerai sur cette ligne la rédaction habituelle du Correspondant. M. de Carné fait l’arrière-garde avec Sa Grandeur l’archevêque de Paris, et la Presse, dont les articles sur les affaires religieuses sont maintenant rédigés par des catholiques parfaitement intentionnés, mais peut-être un peu effrayés du bruit