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LETTRES DE FRÉDÉRIC OZANAM

-die[1] m’aurait plus encouragé si vous y aviez joint vos franches et instructives critiques. Vous savez combien je me fie à votre goût. Pour les Souvenirs de Sicile, il y a deux ans je me serais fait un plaisir de les rédiger : aujourd’hui sa première vivacité en est trop effacée ; il faudrait revoir les lieux, au moins en gravures et dans les livres ce serait long et terne. J’achève maintenant une notice sur M. Fauriel[2] , qui paraîtra dans le Correspondant du 25 avril je vous en demanderai sincèrement votre avis. Ces faibles travaux, avec un article pour le prochain numéro de la Propagation de la Foi[3], et le soin de ma seconde édition de Dante, ont rempli mon hiver. Je meurs d’impatience de reprendre mes recherches sur l’Allemagne, qui commençaient à m’intéresser infiniment quand il a fallu les interrompre. Je désespère franchement de jamais rien faire de considérable avec ma lenteur et ma facilité à perdre le temps. Ah qu’il me faudrait cette activité que je vous vois, que je vois à mon beau-père, que je voyais à mon père, mais qui devient rare et qui semble se perdre.Il me semble que le grand secret de l’éducation devrait être de détruire cette disposition de l’esprit à se laisser distraire.

  1. Œuvres complètes d'Ozanam, tome V , p.371.
  2. M. Fauriel et son enseignement. Œuvres complètes d'Ozanam, tome VIII, p. 97.
  3. Annales de la Propagation de la Foi, t. XVII, p. 161.