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LETTRES DE FRÉDÉRIC OZANAM

XVII
A M. FOISSET.
Paris, 27 novembre 1844.

Monsieur et cher ami,

Les journaux vous auront appris avant, moi l’heureuse nouvelle de ma nomination. Je ne me serais pas laissé devancer, et j’aurais eu le plaisir de vous en porter le premier message, sans les occupations que m’a données ce grand événement. Mais vous m’avez montré trop d’amitié au moment des alarmes, pour que je ne vienne pas partager avec vous la joie du succès. Assurément il y a quelque chose de peu honorable pour un chrétien à se laisser toucher si vivement par un avantage temporel. Mais il est vrai de dire que tout n’est pas temporel dans un bienfait qui assure à ma vie plus de dignité, plus d’indépendance, et qui fixe pour toujours une vocation longtemps incertaine. Nous aimons à y voir une disposition miséricordieuse de la Providence pour me montrer comment elle veut que, je la serve en ce monde ; pour